Médecins, patients et leur relation amoureuse : Erôs contre Anterôs.

ethique et sante

Revue MEDECINE & DROIT. Vol. 2017 (145). pp. 104–107.

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Auteur :

Roland Chvetzoff, PhD (1)(2).
(1) Cabinet LATITUDE SANTE, 38460 Trept.
(2) Faculté de philosophie université Lyon 3, Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhil), 69007 Lyon.

Résumé :

Médecins, patients et leur relation amoureuse : Erôs contre Anterôs.
La relation de soin entre un médecin et son patient peut aussi se transformer en une relation amoureuse. Condamnée fermement et sans mesure par l’Ordre des médecins au titre d’un « interdit absolu », la relation amoureuse sincère entre un médecin et son patient reste un sujet tabou.
Au-delà des situations condamnables d’abus d’autorité, de chantage ou de harcèlement, l’auteur tente de comprendre ce qui pourrait faire d’une relation amoureuse sincère entre un médecin et son patient une transgression, un interdit absolu ? Alors même que cet interdit n’apparaît ni dans la morale, le droit, ou le Code de déontologie médicale.
La clinique confronte le médecin et son patient à l’intime et à une phantasmatique inconsciente où Erôs peut amener la relation médicale au risque d’une relation amoureuse. Seul Anterôs, le frère jumeau d’Erôs, peut permettre de rompre cette alliance interdite pour, in fine, préserver le corps médical.
Mais Antigone, tout comme Créon, montrent bien que la transgression peut également prendre la forme d’une volonté ferme d’appliquer des normes, de s’abriter derrière des mobiles nobles et dignes, qu’ils soient rationnels ou pieux. C’est pourquoi l’institutionnalisation de la réflexion éthique en médecine a toute son importance afin d’échapper à la représentation d’un intolérable absolu dénuée de toute nuance.

Mots clés :

Relation de soin ; Ethique ; Erôs ; Anterôs.

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