Quand l'alliance thérapeutique est mise à mal. Dire et annoncer un événement indésirable associé aux soins (EIAS).

Journée d'étude sur l'éthique de l'événement indésirable en psychiatrie. 28 avril 2015.

Centre Hospitalier Alpes Isère (CHAI).

Conférencier :

Roland Chvetzoff, PhD (1)(2)
(1) Cabinet LATITUDE SANTE, 38460 Trept.
(2) Faculté de philosophie université Lyon 3, Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (IRPhil), 69007 Lyon.

Résumé :

Quand l'alliance thérapeutique est mise à mal. Dire et annoncer un événement indésirable associé aux soins (EIAS).
Comment dire et annoncer un EIAS aujourd’hui ? Qu’allons-nous en faire ? Faut-il le cacher, le nier ou le dénier ? Qu’en avons-nous appris ? Que faire pour améliorer la sécurité des soins et permettre que la confiance, l’alliance thérapeutique perdure malgré l’erreur ?
Les mots que l'on entend : erreur, faute, coupable, responsabilité, peuvent créer de l’inquiétude, mais force est de constater que si l’on ose au sein d’une équipe et ensemble avec parents et soignants aborder la difficile question de l’erreur et affronter ses peurs, le fait d'en parler participe à renforcer la confiance.
Transformer les erreurs en un objet de travail pour l’institution hospitalière, c’est leur redonner leur dimension d’expérience constitutive du métier de soin. Les appréhender comme un « patrimoine commun » encombrant, mais partageable, incite à échanger sur ce qu’elles ont pu susciter ou enseigner.
Voici le thème de cette journée. Une journée qui se voudrait sous la forme d’un échange, d’un partage entre professionnels de santé, mais également, d’une discussion avec les représentants du droit, de la philosophie, et des représentants des usagers.
1. Un partage d’expérience tout d’abord avec la mise en place des Revues de morbi-mortalité au CHAI. Une expérience avec ses forces, mais aussi ses difficultés de mise en oeuvre.
2. Puis et en seconde partie de la matinée, le retour d’expérience d’un groupe de travail de soignants confrontés à des impasses cliniques, des agressions ou passages à l’acte violents pour lesquelles des décisions doivent être prises face à l’indécidable.
3. En début d’après-midi, nous essairons de voir en quoi l’événement indésirable, bien que non désiré, peut aussi venir renforcer l’Alliance thérapeutique.
4. Puis nous enchainerons sur un film réalisé par l’Espace éthique de l’AP-HP montrant l’expérience de professionnels de santé face à trois types d’erreurs : peu, moyennement et très grave. Un film qui donne à penser l’EIAS, montrant comment la gestion des risques peut aussi revêtir une posture éthique lorsque l’événement indésirable fait l’objet d’une réflexion collégiale entre les professionnels et les familles.
5. A l’issue de ce film, un juriste viendra nous exposer sa vision du risque juridique face à une transparence et un travail des établissements de santé sur les EIAS.
6. Enfin, je terminerai sur l’importance de faire également de l’événement indésirable un « événement désirable » pour améliorer nos pratiques, et non uniquement un événement indésirable qu’il s’agirait de déclarer dans une Fiche-incident, puis d’éradiquer à tout crin. Car une gestion des risques mal pensée, mal maitrisée par les professionnels et par la direction, est aussi un risque majeur pour la psychiatrie, les patients et les professionnels.
Je souhaitais donc que cette journée ne soit pas uniquement une journée sur la démarche qualité, la méthodologie et la certification HAS. J’aimerais vraiment que cette journée soit un pas de côté, une réflexion sur l’Evénement indésirable associé aux soins afin que le CHAI fasse de la démarche qualité et de la certification HAS une ambition et non pas une obsession.

Mots clés :

Erreur ; Événement indésirable associé aux soins ; Éthique ; Alliance thérapeutique.

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